Lectures francophones

Concernant les pseudo-saints

 Protocole n° γ - 1830

 À Athènes, 23 nov. 6, 2013

 

Communiqué

 À tous les membres du clergé et aux laïcs

 

Enfants bien-aimés de l'Église du Christ,

 

Le Saint Synode des V.C.O de Grèce, lors de sa réunion du 10/23 octobre 2013, a discuté de la question des pseudo-saints que les œcuménistes prétendent être des saints, et du danger de tromper les fidèles par leur propagande systématique. C'est pourquoi nous attirons l'attention de tous les membres du clergé et des laïcs de l'Église non innovatrice, afin qu'ils ne soient pas victimes de cette propagande. Aucune personne morte dans le schisme, communiant avec l'hérésie de l'œcuménisme, ne peut être honorée comme sainte par l'Église. Ils ne remplissent pas les critères de sainteté que l'Église du Christ a toujours eus.

 

Le Patriarcat œcuménique, qui a cessé d'être le phare de l'orthodoxie, ne cesse de proclamer saints de nombreux "nouveaux anciens", afin de renforcer l'illusion que les communiants de l'œcuménisme peuvent également être sanctifiés et devenir des exemples à suivre. De cette illusion, il s'ensuit qu'il n'y a aucune raison pour ceux qui s'opposent à l'hérésie de l'œcuménisme de s'en éloigner. Dans leurs proclamations synodales, les œcuménistes mélangent les pseudo-saints de ces dernières années avec les vrais saints des siècles passés, tels que saint Nicodème de la Sainte Montagne et saint Côme d'Étolie, afin que cette perception puisse être crue sans contestation. Cependant, nous distinguons à juste titre le bien du mal ; d'une part, nous acceptons les saints plus anciens comme étant vraiment des saints - et ce, sans tenir compte des décisions patriarcales - et d'autre part, nous rejetons les nouveaux anciens. Nous espérons que ces nouveaux anciens sont revenus à la Sainte Tradition quelque temps avant leur mort, mais ils ne sont certainement pas des exemples à imiter pour les fidèles.

 

Cela vaut également pour ces nouveaux anciens proclamés "saints" par les autres Patriarcats qui ont été également viciés par l'illusion œcuménique ou par le sergianisme, comme le Patriarcat de Moscou. Par conséquent, les pèlerinages et les excursions paroissiales visant à vénérer ces nouveaux pseudo-saints ne sont pas autorisés, pas plus que le fait de les honorer individuellement comme de vrais saints, de peindre des icônes ou de célébrer les services divins en leur nom.

 

Des figures saintes ont existé au cours des dernières décennies, mais celles qui ont été sanctifiées appartenaient aux rangs de ceux qui ont lutté contre l'innovation du calendrier papal et l'hérésie de l'œcuménisme. Il y aura bientôt une décision synodale de l'Église à leur sujet.

 

Cela dit, nous prions pour que vous passiez le reste du temps du jeûne de la Nativité dans la componction et la prière.

 

 Par mandat du Saint Synode

 Le secrétaire général

 † Photios de Marathon

 
 

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 VO 4 - Printemps 1994

BREVE EXPLICATION DES VIGILES

Que représente l'office des Vigiles ?
On appelle Vigiles le service qui doit durer toute la nuit. Il en était ainsi en réalité; et cela demeure vrai dans les saints monastères d'Orient, où grande est la ferveur des fidèles, leur chant - lent, les lectures - intelligibles et totalement en accord avec l'Ordo; et c'est pour cela que ce service, commencé dès le soir, se prolonge jusqu'à l'aurore.
Les parties composant les Vigiles sont au nombre de trois : Vêpres, Matines, Première Heure.

LES VEPRES

Quelle est la signification des Vêpres ?
Sont représentés lors des Vêpres les événements majeurs de l'histoire sainte de l'Ancien Testament, en liaison avec la Rédemption; on chante des hymnes en l'honneur du Sauveur, de la Mère de Dieu et des Saints, et on présente des prières pour nos besoins.
Que se passe-t-il au début de l'Office des Vêpres dominicales ?
On commence par ouvrir les portes royales. Le diacre - s'il y en a un -demande au prêtre la bénédiction pour commencer l'office : Maître, Bénis ! Du sanctuaire, comme devant l'Autel Céleste, le prêtre rend gloire à Dieu en saint autel, puis les saintes icônes, puis toute l'église ainsi que les fidèles; ils retournent ensuite vers le sanctuaire au moment où le choeur finit sur les mots : tout premier lieu :
Gloire à la Sainte, Consubstan-tielle, Vivifiante et Indivisible Trinité, maintenant et toujours et aux siècles des siècles!
Ensuite le prêtre prend l'encensoir, le diacre - le flambeau, et tous deux appellent tous à s'incliner devant le Christ, notre Roi et notre Dieu, auteur du salut de l'humanité déchue.
Le choeur chante alors le psaume 103, le prêtre portant l'encensoir et le diacre le flambeau, pénètrent dans le sanctuaire pour l'encenser, en commençant par le saint autel, puis les saintes icônes, puis toute l'église ainsi que les fidèle; ils retournent ensuite vers le sanctuaire au moment où le choeur finit sur les mots :
Tes oeuvres sont admirables, Seigneur, Tu as tout créé par Ta Sagesse. Gloire à Toi Seigneur, qui as tout créé.
On ferme alors les portes royales.
Qu'est-ce que cela signifie ?
Le début des Vigiles représente la création du monde et la vie des premiers hommes dans le Paradis. Ils y jouissaient de la plus totale des béatitudes, et c'est par un trop plein de joie et de reconnaissance qu'ils rendaient gloire à la Sainte, Consubstantielle, Vivifiante et Indivisible Trinité. C'est précisément cet état de béatitude dans lequel se trouvait notre ancêtre Adam au Paradis terrestre qui est rappelé par la première exclamation du prêtre - louant notre Dieu - et par son cheminement dans l'église avec l'encensoir odorant, précédé du diacre portant un cierge.
Cette marche triomphante représente la vie et le cheminement d'Adam au Paradis, et le chant du psaume élogieux sur la création du monde - l'état radieux et reconnaissant de l'âme d'Adam à sa contemplation du monde nouvellement créé par Dieu. La lumière du cierge symbolise la joie et nous rappelle la première lumière apparue dans le monde; la fumée s'élevant de l'encensoir nous rappelle le temps où l'Esprit Saint courait sur l'eau et sur la matière informe.
Seigneur aie pitié ! La supplication du repenti pour obtenir le pardon
Adam n'est pas resté longtemps au Paradis. Il a péché, et il en a été chassé. L'état de son âme et les besoins dans lesquels se trouvait Adam déchu - et avec lui les nôtres, pécheurs - sont exprimés dans la première ecténie, appelée aussi grande ecténie (on appelle ecténie l'ensemble de quelques courtes supplications). Comme la première ecténie de la Divine Liturgie, elle commence par les mots "En paix, prions le Seigneur", et regroupe de nombreuses demandes faites par le diacre face aux portes du sanctuaire, qui ont été refermées en signe du Paradis perdu:
a) En paix, prions le Seigneur,
c'est-à-dire : élevons notre prière au Seigneur en paix dans notre âme, avec Dieu et avec nos proches (Math. V.23 ,24).
b)   Pour la paix d' En-Haut.... c'est-à-dire le monde non terrestre mais céleste, pour la paix de l'âme et la joie - fruits de prières et d'une vie dans la bonté, et pour le salut de nos âmes, prions le Seigneur . Cet état radieux est donné aux croyants à la suite d'une prière fervente, ou suite au repentir, ou encore au moment de la sainte Communion.
c)   Pour la paix du monde entier (tous ses habitants), pour la prospérité (bonnes situations intérieure et extérieure) des Saintes Eglises (groupes disséminés dans des lieux divers, en Russie, Grèce, Roumanie, Bulgarie, Serbie, etc..) de Dieu (orthodoxes) et pour l'union de tous (les orthodoxes) prions le Seigneur.
Pour ce Saint Temple, et ceux qui y viennent (dans l'église) avec foi, piété et crainte, prions le Seigneur.
Puis suivent les prières pour le Saint Synode, les Evêques et ceux qui sont rattachés à l'Eglise.
Pour la terre russe souffrante, et pour son peuple orthodoxe qui se trouve dans la patrie ou la dispersion, prions le Seigneur.
Pour cette ville (Ou ce village ou ce monastère), toute ville, toute contrée et les fidèles qui y demeurent, prions le Seigneur.
Pour la salubrité de
l'air, l'abondance des fruits de la terre et la paix des temps, prions le Seigneur.
Pour les navigateurs, les voyageurs, les malades,les affligés, les prisonniers et pour leur salut, prions le Seigneur.
Pour nous délivrer de tous mal, colère et nécessité, prions le Seigneur.
Mais comme tout ce que nous demandons ne nous est accordé (ou ne l'a été) que par la grâce de Dieu, nous l'exprimons par la dernière demande de cette ecténie :
Secour-nous, sauve-nous, aie ptié de nous et garde-nous ô Dieu par Ta grâce.
A chacune de ces demandes, le choeur répond : Seigneur, aie pitié (on suppose que dans les temps anciens, l'ensemble des fidèles répondait). Ce répons court, et commun à toutes les demandes, représente la prière constante exhalée par l'humanité déchue.
A la fin de la grande ecténie, le prêtre confesse toujours la toute-puissance, la bonté Divine, et glorifie la Sainte Trinité en prononçant l'exclamation suivante:
Car à Toi appartiennent toute gloire, honneur et adoration, Père, Fils et Saint-Esprit, maintenant et toujours et aux siècles des siècles.

Bienheureux l'homme

Ensuite, on chante les versets Bienheureux l'homme et suivants. Dans tous ces versets, deux pensées sont présentes :
1) le repentir d'Adam de ses péchés, son regret du Paradis perdu (Ps 1,1) et sor espoir en son Sauveur Qui le délivrera
2) exprimé comme par la bouche d'Adam : l'enseignement à sa postérité en une obéissance exclusive à la volonté de Dieu (Ps 2,11).

Seigneur je crie vers Toi..., stichères du Lucernaire

Que veut dire ce chant : Seigneur, je crie vers Toi ? L'idée est de rappeler aux hommes que - sans la grâce de Dieu -il est difficile de vivre sur terre. L'aide de Dieu nous est constamment nécessaire, le jour comme la nuit.

L'entrée vespérale

Que signifie la sortie du prêtre du sanctuaire pendant le chant du Théotokion ? Elle représente la descente du Sauveur des deux sur la terre pour notre salut, en accord avec les prophéties de l'Ancien Testament - et particulièrement celles du Roi David et du prophète Isaïe.
Le diacre précédant le prêtre avec l'encensoir représente le Précurseur du Seigneur, annoncé par les prophètes. Devant les portes royales, le diacre effectue un signe de croix de sa main portant l'encensoir, en prononçant ces mots : Sagesse, debout. .
Que symbolisent ces expressions T
L'exclamation "Sagesse! ", dans l'office orthodoxe, exprime toujours deux idées homogènes :
1/ l'imminence d'un enseignement divin rempli de sagesse, soit tiré des livres saints, soit de la bouche du prêtre.
2/ l'imminence d'une action sainte, mystérieuse et pleine de sagesse. C'est pour cela que nous devons être" debout" (nous lever, ne pas rester assis).
Par conséquent, ces deux exclamations veulent dire : nous levant, nous devons accorder une attention particulière à cette sainte et mystérieuse action qui a lieu, ou à cet enseignement divin qui va être dispensé.

Douce lumière

Après ces deux exclamations, le choeur chante un hymne doux et plein de gratitude 'douce lumière"(chanté au 2ème siècle par le martyr Athénogène), en remerciement du jour qui s'est écoulé; et que l'on chantait dans les temps anciens en Orient tous les soirs au coucher du soleil, sous une faible lumière.
Douce lumière de la Sainte Gloire du Père Immortel Céleste, Saint Bienheureux, ô Jésus Christ ! Parvenus au coucher du soleil, contemplant la lumière vespérale, nous chantons le Père, le Fils, et le Saint-Esprit Dieu; Il est digne de te célébrer en tout temps par des voix saintes, Fils de Dieu, donateur de vie. Aussi le monde Te glorifie.
L'ecténie augmentée commence ainsi :
Disons tous, de toute notre âme et de tout notre esprit, disons !
Le choeur complète la phrase - disons : "Seigneur, ai pitié"
Une autre ecténie - finale - se déroule comme suit :
Accomplissons notre prière vespérale au Seigneur.
Une soirée tout entière parfaite, sainte, paisible e t sans péché, demandons au Seigneur.
Un ange de paix, fidèle conducteur, gardien de nos âmes et de nos corps, demandons au Seigneur.
Le pardon et la rémission de nos péchés et de nos fautes, demandons au Seigneur.
Ce qui est bon et utile à nos âmes et la paix du monde, demandons au Seigneur.
De passer le reste de notre vie dans la paix et la pénitence, demandons au Seigneur.
Une fin de notre vie chrétienne, sans douleur et sans honte, paisible, et une bonne défense devant le redoutable tribunal du Christ, demandons au Seigneur.
Faisant mémoire de la toute Sainte, toute Pure, Beni par dessus tout, notre Souveraine la Mère de Dieu et toujours Vierge Mrie, remettons nous les uns les autres et tout notre vie au Christ notre Dieu.
Puis l'exclamation du prêtre :
Car tu es un Dieu bon et aimant les hommes, et nous Te rendons gloire, Père, Fils et Saint-Esprit, maintenant et toujours et aux siècles des siècles.
Puis le prêtre dit, bénissant les fidèles : Que la paix soit avec vous tous!
L'assemblée s'incline, et le choeur répond au prêtre : et avec ton esprit !
lui souhaitant aussi la paix de l'âme.
Le diacre invite l'assemblée des fidèles à incliner la tête (et ceux-ci doivent impérativement le faire).
Puis suivent quelques stichères, et la prière pré-mortuaire (lue ou chantée) de Siméon le Théophore : Maintenant, Seigneur, tu laisses Ton serviteur... Avec cette prière d'adieu de Siméon on entend les derniers mots du monde vétérotestamentaire sur la Rédemption et le Sauveur. Ici s'achèvent les descriptions de l'Ancien Testament sur la venue du Messie.
Par les prières Notre Père et Réjouis-Toi, Mère de Dieu et Vierge, on annonce les événement du Nouveau Testament.

Litie

La litie est un processus de prières assidues et ferventes, accomplies dans la partie occidentale de l'église, presque à l'entrée même.
Que signifie-t-elle ? Aujourd'hui, elle nous rappelle les anciennes processions qui se faisaient dans les rues - particulièrement la nuit - et les prières ferventes apportées par les Chrétiens à l'occasion de calamités publiques.
A la prière du clergé officiant, les orthodoxes répondaient alors - et répondent maintenant - par de multiples Seigneur, aie pitié chantés. Multiples, pour exprimer notre besoin constant d'obtenir le pardon; nous péchons à chaque minute et c'est pourquoi nous devons à chaque instant demander à Dieu, en nous repentissent, qu'il nous fasse grâce.
D'un autre côté, la répétition rapide et intelligible des mots Seigneur, aie pitié amène inconsciemment à la prière et au repentir des péchés. De plus, la répétition multiple de ces mots se fait en mémoire des orthodoxes dans la misère, qui priaient par milliers lors de processions, pour obtenir le pardon et être épargnés de calamités publiques.
On chante d'abord 40 fois, puis 30, et pour finir 50.
Lors de la litie, en autres, on offre des prières :
pour être épargnés de la faim, du fléau, des tremblements de terre, de l'inondation, du feu, d u glaive, de l'invasion d'armées étrangères, et de la guerre civile.
La bénédiction des pains. Pour quelles raisons procède-t-on à la bénédiction des pains ?
Les Vigiles duraient toute la nuit, du soir jusqu'au matin (Cassien, livre III, Ch. 8 et 9), et pour permettre aux fidèles de rester toute la nuit à l'église et afin qu'ils prennent des forces, il était d'usage - à la fin des Vêpres - de rompre des pains et de les distribuer, avec du blé, du vin et de l'huile. Puis, le prêtre ayant donné la bénédiction divine à la fin des Vêpres aux fidèles assemblés dans l'église, quittait le sanctuaire accompagné du diacre; et tous s'asseyaient et mangeaient cette nourriture bénie avec l'huile. A ce moment-là, on lisait les Saintes Ecritures, des Actes des Apôtres ou de leurs Epîtres, et la lecture se poursuivait jusqu'à la fin du repas. Cette coutume est conservée jusqu'à présent dans quelques monastères, par exemple au Mont Athos et en Bulgarie.

LES MATINES

Quels faits historiques sont rappelés au début des Matines ? Au tout début, la Sainte Eglise rappelle la Nativité du Christ dans une grotte à Bethléem, par les louanges angéliques suivantes:
Gloire à Dieu an plus haut des Cieux, paix sur la terre, bienveillance parmi les hommes.

Hexapsalme

Après la louange angélique, six psaumes (ps. 3,38, 62, 87, 102,142) sont lus avec recueillement et dans un profond silence. Ces psaumes représentent l'état de besoin du genre humain déchu, mais en même temps son espoir en l'aide d'En-Haut.

Sortie du prêtre devant les pertes royales

Après la lecture des 3 premiers psaumes, le prêtre - qui était resté dans le sanctuaire - en sort silencieusement par la porte Nord (à gauche de l'iconostase) et se place devant les portes royales, où il lit des prières secrètes pour lui-même et tous les orthodoxes; il remercie le Seigneur pour le temps écoulé et Le prie d'accorder dans le futur aux fidèles Sa clémence, Sa grâce, et lui demande d'éclairer notre esprit et notre volonté de Ses saints commandements.
Le prêtre, par l'humilité de sa tenue devant les portes royales, symbolisant le Seigneur, nous rappelle la période de la vie terrestre du Christ, lorsqu'il vivait à Nazareth jusqu'à l'âge de trente ans, dans un total anonymat, et ne se rendant que rarement au temple à Jérusalem, au moment établi des fêtes, de même que le reste de ses compatriotes.

Grande ecténie

Après la lecture de l'hexapsalme, le diacre prononce une grande ecténie, dans laquelle il répète au nom des fidèles les besoins communs - spirituels et corporels - engendrés par l'homme après sa chute, et que le Seigneur peut satisfaire, (voir au début des Vêpres)

Le Seigneur est Dieu et Il nous est apparu!

A la fin de la grande ecténie, le diacre ou le prêtre prononcent ces mots à voix haute et avec force - comme s'ils voyaient Notre Seigneur Jésus-Christ entrant dans Son triomphal service général du monde :
Le Seigneur est Dieu et Il nous lest apparu, Béni soit Celui qui vient au Nom du Seigneur !
Commencent alors, après lecture du psautier, des minutes solennelles: devant les portes royales ouvertes, et toutes les lumières étant allumées, on chante un hymne glorifiant Dieu :

Louez le nom du Seigneur...

Le chant de ces versets, extraits des psaumes 134 et 135 nous rappelle le temps où les fidèles venaient de prendre connaissance de la Résurrection du Seigneur, notre Sauveur. On ouvre les portes royales comme s'ouvrent celles du Paradis pour tous les croyants - grâce à la Résurrection du Christ - et sur la terre se répand la joyeuse nouvelle de la Résurrection du Seigneur et de notre Sauveur, qui a souffert pour nous sur la croix.

Polyeleios(1)

La Sainte Eglise appelle les hommes à louer le Seigneur pour Ses miséricordes infinies envers eux, révélées par Sa Résurrection.
Louez le Nom du Seigneur, Louez Le, serviteurs du Seigneur Alléluia.
Que de Sion l'on bénisse 1e Seigneur qui habite à Jérusalem. Alléluia.
Confessez le Seigneur car Il est bon, car Sa miséricorde est éternelle. Alléluia.
Confessez le Seigneur des cieux, car Sa miséricorde est éternelle. Alléluia.
L'Eglise Orthodoxe par le chant suivant (écrit par Saint Jean Damascène), lors de l'encensement par le prêtre du Saint Temple et des fidèles, rappelle réellement les femmes myrophores qui se sont rendues au tombeau du Seigneur notre Sauveur, et ne L'y ont pas trouvé (2).
Tu es béni Seigneur, enseigne-moi Tes commandements. Le peuple angélique fut stupéfait en Te voyant compté parmi les morts et briser la force de la mort, ressusciter Adam et libérer avec Toi les hommes prisonniers de l'enfer. Pourquoi mêlez-vous vos larmes à vos parfums, ô femmes disciples? disait aux myrophores dans le sépulcre, l'ange resplendissant : voyez vous-mêmes le tombeau, le Sauveur en est sorti.
Les femmes myrophores en larmes coururent de grand matin au tombeau. Mais l'ange surgit devant elles et leur dit : le temps des lamentations est passé, ne pleurez plus; mais allez annoncer aux apôtres la Résurrection.
Les femmes porteuses d'aromates vinrent à Ton sépulcre, ô Sauveur, et entendirent clairement l'ange leur dire : pourquoi cherchez-vous parmi les morts Celui qui est vivant ? Comme Dieu, Il s'est levé du tombeau. Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit. Nous adorons le Père, Son Fils et le Saint Esprit, la Sainte Trinité en une seule essence et avec 1es Séraphins nous crions : Saint, Saint, Saint es-tu, Seigneur. Et maintenant et toujours et aux siècles des siècles, amen. En enfantant Celui qui donne la vie, tu as, ô Vierge, libéré Adam du péché. Tu as changé en joie la tristesse d'Eve, et ceux qui étaient retranchés de la vie, le Dieu et homme, incarné de toi, les y a rétablis.(3)
Alléluia, alléluia, alléluia, ô Dieu, gloire à Toi !
(trois fois) ("Alléluia" signifie "Louez Dieu".)
Pour les offices des fêtes, il n'est pas rare de chanter l'antienne suivante Ton 4 :
Depuis ma jeunesse, de nombreuses passions me combattent. Mais Toi, viens à mon aide et sauve-moi, ô Sauveur. Vous qui haïssez Sion, vous serez confondus par le Seigneur et comme l'herbe sèche, vous serez brûlés par le feu. Gloire au Père , au Fils et au Saint Esprit, maintenant et toujours et aux siècles des siècles, amen. Toute âme est vivifiée par le Saint Esprit et par la purification s'élève et s'illumine dans le mystère sacré de l'unité en la Trinité.

Lecture de l'Evangile

Rapidement après Sa Résurrection, Jésus-Christ notre Seigneur est apparu à Ses disciples, et la Sainte Eglise - par la lecture de l'Evangile de la Résurrection immédiatement après le chant sur les femmes myrophores, annonce aux hommes l'une des dix apparitions du Seigneur ressuscité à ses disciples.

Exposition de l'Evangile au milieu de l'Eglise

Pour quelle raison fait-on ce déplacement ? Après la lecture de l'annonce de la Résurrection par l'Evangile, faite dans le sanctuaire sur l'autel - symbolisant alors le lieu même de la Résurrection du Christ, la pierre tombale - l'Eglise Orthodoxe a établi de transporter le Saint Evangile jusqu'au centre de l'Eglise pour y être vénéré et embrassé (4).
La Sainte Eglise souhaite - pour ainsi dire - que nous contemplions nous-mêmes la Résurrection du Seigneur et le Christ Lui-même ressuscité; et elle nous y amène par le chant suivant :
Ayant vu la Résurrection du Christ, adorons le saint Seigneur Jésus seul sans péché. Nous vénérons Ta croix, ô Christ, chantons et glorifions Ta sainte Résurrection, car Tu es notre Dieu, nous n'en connaissons pas d'autre, et c'est Ton Nom que nous invoquons. Venez, tous les fidèles, adorons la sainte Résurrection du Christ car par la Croix est venue la joie dans le monde entier. Bénissant en tout temps le Seigneur, nous chantons Sa Résurrection. Il a souffert pour nous la Croix, anéanti la mort par Sa mort.
Le prêtre et le diacre s'inclinent d'abord devant le Saint Evangile sur lequel est représentée en général la Résurrection du Christ, et l'embrassent; puis, en présence du prêtre - comme d'un ange annonciateur de la Résurrection - tous les chrétiens avec piété et joie s'inclinent devant le Christ ressuscité et embrassent le Saint Evangile contenant la nouvelle salvatrice de la Résurrection du Christ.

Vénération de l'icône de la Fête du jour
Onction avec l'huile bénie lors de la litie

Les jours de Fête, même si ce n'est pas un dimanche, on vénère l'icône de la Fête après la lecture de l'Evangile, en signe de piété et gratitude pour les miséricordes de Dieu. Après l'avoir embrassée, a lieu la cérémonie de l'onction de l'huile bénie - sous forme de croix - , au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, pour la sanctification de notre esprit et de notre coeur, et pour nous protéger de tout mal.

Chant et lecture du canon

Pendant la vénération du Saint Evangile ou de l'icône, se chantent les Hirmi (5) du canon puis les stichères des laudes qui se terminent par le Théotokion suivant :
Tu es toute bénie Mère de Dieu et Vierge, car Celui qui est né de toi a enchaîné l'enfer, relevé Adam, anéanti la malédiction, délivré Eve, tué la mort et à nous tous donné la vie. C'est pourquoi, élevant nos voix, nous chantons : béni sois-Tu, Christ notre Dieu qui l'a voulu ainsi, gloire à Toi !

Grande doxologie

Dans les temps anciens, le chant du Canon se prolongeait jusqu'à l'aurore. Voilà pourquoi, à présent, après le Canon, le prêtre s'exclame - rempli d'allégresse et de gratitude, comme s'il assistait au lever du jour : Gloire à Toi, Qui nous montre la lumière!
Le choeur chante alors doucement, intelligiblement et lentement la grande glorification au Seigneur, afin que soyons illuminés de la lumière spirituelle :
Gloire à Dieu dans les hauteurs paix sur la terre bienveillance parmi les hommes. Nous Te chantons, nous Te bénissons, nous T'adorons, nous Te glorifions, nous Te rendons grâce pour Ta grande gloire. Seigneur-Roi, Dieu céleste, Père tout-puissant, Seigneur Fils unique Jésus Christ et Saint Esprit. Seigneur Dieu, Agneau de Dieu, Fils du Père, Toi qui ôtes le péché du monde, aie pitié de nous, Toi qui ôtes les péchés du monde. Reçois notre prière, Toi qui sièges à la droite du Père et prends pitié de nous, car Tu es seul Saint, seul Seigneur, Jésus Christ à la gloire de Dieu le Père, amen.
Chaque jour je Te bénirai et je louerai Ton Nom dans les siècles des siècles. Daigne en ce jour, Seigneur, nous garder sans péché. Tu es béni, Seigneur, Dieu de nos Pères et Ton Nom est béni et glorifié dans les siècles, amen. Que Ta miséricorde soit sur nous, Seigneur, car nous avons espéré en Toi.
Tu es béni, Seigneur, enseigne-moi Tes commandements ! (trois fois).
Seigneur, Tu as été pour nous un refuge de génération en génération. Moi j'ai dit : aie pitié de moi, Seigneur, guéris mon âme car j'ai péché contre Toi. Seigneur, auprès de Toi je me suis réfugié, apprends-moi à faire Ta Volonté car Tu es mon Dieu. Car auprès de Toi est la source de la vie et dans Ta lumière nous verrons la lumière. Etends Ta miséricorde à ceux qui Te connaissent Saint Dieu, Saint Fort, Saint Immortel, aie pitié de nous (trois fois). Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit, maintenant et toujours et au siècle des siècles, amen. Saint Immortel, aie pitié de nous. Saint Dieu, Saint Fort, Saint Immortel, aie pitié de nous.
Cette louange commence par un chant angélique à l'occasion de la naissance du Sauveur, et se termine par le séraphique " Saint Dieu, Saint Fort, Saint Immortel, aie pitié de nous ".
Cela signifie que le ciel et la terre, les anges et les hommes, se sont unis pour former un grand choeur à la gloire du Seigneur Ressuscité. C'est pour cela que l'on appelle ce chant la "Grande Doxologie" (glorification).
Les Vigiles se terminent par un souhait de longévité à la Sainte Eglise, aux Evêques et à tous les chrétiens orthodoxes.

PRIME
(1ère heure)

C'est la première heure du jour, et donc la première heure de prière du jour. H est bon pour tout chrétien de la sanctifier par la prière, et de demander à Dieu de nous accorder de passer le jour à venir de la manière qu'il sied à un chrétien.
De plus, la lecture de la prime rappelle au chrétien la première heure remarquable du jour où le Christ, vendu par Judas l'infâme, était lié et amené d'un tribunal à l'autre, de Caïphe à Pilate.
Dans ce service, la prime se termine ainsi :
1)   une prière de congé dite par le prêtre
2)   un hymne de louange et de gratitude à la Mère de Dieu, écrit par les Chrétiens de Constantinople qu'Elle avait sauvés de nombreuses fois de graves calamités:
A toi, l'irrésistible Stratège, le prix de la victoire, nous, tes serviteurs libérés des maux, nous t'offrons l'action de grâce, ô Mère de Dieu. Toi, dont la force est invincible, délivre nous de tout péril afin que nous te clamions: ré jouis-toi Epouse Inépousée!

Notes
l)Le mot grec Polyeleios signifie "beaucoup d'huile" ou " beaucoup de bienfaits".
2) A l'exemple des premiers disciples du Christ, nous aussi, chrétiens orthodoxes devont - à partir du dimanche de la Résurrection du Christ, pendant toute la semaine radieuse et même juqu'à l'Ascension - accueillir chaque orthodoxe par les mots : "Christ est ressuscité", auxquels il nous répond "en vérité. Il est ressuscité".
3) Une autre traduction, (suivant le texte grec ?) :"car Celui qui a pris chair de toi, qui est Dieu et homme, a répandu sur elle la vie".
4) Chrétiens ! Quand vous vous approchez pour embrasser le Saint Evangile, sur lequel est représenté principalement le Seigneur Ressuscité, gardez toujours en mémoire la prière et dîtes en pensée : "Seigneur, aie pitié de moi, pécheur" ou " je Te rends grâce. Seigneur, de toutes Tes bontés envers moi, et de ce que - par Ta Résurrection - Tu as donné à ceux qui espèrent en Toi la voie vers le Royaume céleste". De même, en embrassant l'icône de la Fête, il ne suffit pas de faire le signe de croix sans prière, mais il faut dire une prière adéquate. Par exemple, devant l'icône de Saint Nicolas le Thaumaturge, il faut dire "Saint père hiérarque Nicolas, prie Dieu pour nous".
5)"Hirmos" (pluriel grec : hirmi) veut dire "Lien" : c'est la première ode qui sert de liaison et de modèle de chant des autres tropaires du canon. Dans l'Eglise Orthodoxe, avant l'hymne de Zacharie, (à la neuvième ode), s'accomplit le chant bouleversant de la Mère de Dieu : "Mon âme bénis le Seigneur, et mon esprit est ravi de joie en Dieu mon Sauveur. Parce qu'il a regardé l'humilité de Sa servante, voici que désormais toutes les générations m'appelleront Bienheureuse..."

Archiprêtre Basile Mikhailovsky - Eglise de l'Annonciation -Saint-Pétersbourg, 1889

Traduction et adaptation de V. F. Grigorieva.

 

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VO 1 - Printemps 1993

 UN SERMON SUR LE FAIT DE RESPECTER LE JOUR DE DIMANCHE

 

 Frères et soeurs! Voila que nous sommes rassemblés ici au temple de Dieu. Nous avons prié ensemble et nous sommes joyeux parce que nous sentons que cette journée, comme on dit, n'était pas pour rien.Et pourquoi en est-il ainsi? Parce que le Christ Lui-même a dit;"Là où deux ou trois se réuniront en mon nom,Je serai parmi eux".
    Ce jour-ci a dans notre langue russe un nom plus exact et plus net que dans n'importe quelle autre langue:"Voskreseniye" (Résurrection).Précisément c'est la Résurrection du Christ que nous fêtons au début de chaque semaine c'est-à-dire le jour où le Christ,le Sauveur du monde, est ressuscité des morts et nous a tous coressuscités pour la  vie éternelle.
    Christ est ressuscité?-Donc cela signifie qu' aujourd'hui c'est Pâque?....Oui, aujourd'hui c'est la petite Pâque du Seigneur.Le jour, où la grâce de Dieu se répand spécialement sur le monde tout entier et c'est pourquoi toute l'humanité devrait aller, avec une grande joie, au temple de Dieu...
    Déjà dans L'Ancien Testament, Dieu ordonna au peuple de travailler six journées, quant au septième,de le consacrer à notre Seigneur Dieu, puisque le septième jour est le jour de Dieu. Notre merveilleux monde a été créé au cours de six jours,c'est-à-dire six périodes. Le dernier acte créatif de Dieu fut le création de l'humanité, après quoi, comme dit la Bible,ce fut le septième jour ,et Dieu se reposa.
    Et  ce septième jour continue et continuera jusqu'au second avènement du Christ, quand Il viendra non pas comme le Fils de L'Homme, pour nous enseigner de nouveau, pour prêcher, et ensuite être couvert de crachats, battu et crucifié... . Non, Il arrivera dans toute Sa gloire, comme le Juge impartial,et chacun recevra selon ses actes. Apres ce jugement définitif de Dieu,nous vivrons tous dorénavant dans le huitième jour, certains dans la grâce éternelle, et certains dans des tourments sans fin.
    Pour nous, chrétiens, le septième jour est important non pas seulement parce que en ce jour-là, Dieu le Créateur a achevé Son univers... Pour nous, ce jour est plus important, plus estimé encore parce que le Christ,le Sauveur du monde, en ce jour-là, a accompli Son chemin de croix, en prenant sur lui nos péchés. Il est descendu en enfer, l'a éclairé de Sa Lumière et a illuminé tout le peuple qui se trouvait là, en commençant par Adam et Eve. En ce septième jour nous avons eu la joie de voir le Résurrection du Christ et par là, de recevoir l' inébranlable témoignage que nous aussi ne mourrons pas mais vivrons joyeusement dans la Lumière du Christ, tous L'aimant et accomplissant Ses commandements!
    Voilà pourquoi nous sommes aujourd'hui ici dans le temple de Dieu! Nous sommes venus  glorifier le Christ ressuscité,qui désire que nous nous arrêtions de ramper dans la poussière, qu'au contraire nous nous relèvions et que nous nous tournions vers le ciel.Dans Son temple, le Seigneur nous couvre de Sa Grâce. Nous sommes remplis de joie, nous nous sentons tous comme des frères et  nous savons que cette journée n'est pas vaine, puisque le septième jour- le jour de Dieu- nous voilà dans le temple de Dieu!
    Frères et soeurs! Remarquez le bien :  ce jour-ci possède en soi une force particulière,sans doute même cosmique!... Pourtant, tout le monde est loin encore d'être chrétien, mais tous, même ceux qui ne connaissent pas le Christ,quoique inconsciement,fêtent aujourd'hui ce jour-ci. Même les anti-dieu fêtent le jour du Seigneur. Dans notre Patrie les ennemis du Christ ont déraciné l'histoire, la famille, saccagé les églises et bien sûr, tout fait pour anéantir "voskreseniye" ( le jour de la résurrection), le remplacer par n'importe quel autre... Mais ils n'ont rien pu faire... Ils n'ont rien pu faire à tel point que, si nous demandions non pas seulement à un simple anti-dieu, mais au général lui-même de l'antéchrist : à Lénine, Trotsky, Staline ou à quelqu'un de semblable: quel jour est-ce aujourd'hui? - lui aussi sans y penser, répondrait Voskreseniye! ... Autrement dit, ces soldats de l'antéchrist, interrogé par nous, eux aussi tout de suite confesseraient le Christ et reconnaîtraient que le Christ est vraiment ressuscité!
     N'est-ce pas prodigieux? Cela se produirait exactement comme dans cet épisode de l'Evangile: quand le Christ est venu dans le pays des Gadaréniens, Il y rencontra alors un homme, possédé par des démons: il y en avait en lui  toute une légion. Ayant vu le Christ, ces démons L'ont tout de suite reconnu et L'ont confessé comme Fils de Dieu, mais malgré le fait qu'ils savaient-qui était devant eux -ils Lui demandèrent de leur permettre d'entrer dans un troupeau de cochons et se jetèrent dans le gouffre de la mer...
     Tous, même les forces de satan, reconnaissent le septième jour comme le jour imprescriptible de Dieu !
    Et comment donc nous, chrétiens, devons nous nous comporter à cet égard? Nous devons, en ce jour du Seigneur, laisser toutes nos occupations, que de toute façon nous ne finirons jamais, et nous hâter vers le temple de Dieu, et alors sur nous viendra la bénédiction du Seigneur, par Sa Grace et Son Amour pour l'homme en tout temps maintenant et toujours et aux siècles des siècles. Amen.                 

archiprêtre Paul Volkoff.

Pravoslavnaya Jizn  n°1(445) janvier1987

 
 
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Aide-mémoire du Chrétien Orthodoxe

1.  Souviens-toi ; tu es un fils (une fille) de l’Église Orthodoxe. Ce ne sont pas des paroles vaines. Rappelle-toi ce à quoi celà t'oblige.
2.  La vie terrestre est éphémère. Tu ne remarqueras pas  comment elle se sera consumée. Mais par elle sera déterminé le lot éternel de ton âme. N'oublie pas celà, même une minute.
3.  Efforce toi de vivre pieusement. Prie Dieu à l'église, prie Dieu à la maison pieusement, avec foi, en t'abandonnant à la volonté du Seigneur. Accomplis les règles saintes et salutaires de l’Église, ses statuts et commandements. Hors de l’Église, hors de l'obéissance envers elle - il n'y a pas de salut.
4.  Le don de la parole - c'est un grand don de Dieu. Il anoblit l'homme, il l'élève incommensurablement au-dessus de toutes les autres créatures terrestres. Mais combien en abuse maintenant l'humanité corrompue ! Garde ce don et sache utiliser la parole d'une manière chrétienne. Crains comme le feu les obscénités et les paroles tentatrices. N'oublie pas les paroles du Seigneur Sauveur : Par tes paroles tu seras justifié, et par tes paroles tu seras condamné *1. N'admets pas le mensonge. Les Écritures Saintes avertissent sévèrement : " Le Seigneur détruira tous ceux  qui profèrent le mensonge"...
5.  Aime ton prochain comme toi-même, en accordance avec les commandements de Dieu. Sans amour, il n'y a pas de Christianisme. Souviens-toi : l'amour chrétien est abnégation, et non pas égoïsme. Ne laisse pas passer une occasion de faire un acte d'amour et de charité.
6.  Sois modeste, décent et chaste dans tes actions, paroles et pensées. N'imite pas les dépravés. Ne prends pas exemple sur eux, évite l'intimité avec eux. N'aie pas affaire, sans nécessité avec des incroyants - l'athéïsme est contagieux. Garde la modestie et la décence toujours et partout, ne te laisse pas contaminer avec les habitudes impudantes d'aujourd'hui.
7.  Crains la vanité et l'orgueil et fuis-les. L'orgueil a précipité du haut des cieux le plus haut et plus puissant des anges. Tu te souviens : tu es poussière et tu retourneras dans la poussière...*2 . Humilie-toi profondément.
8.  L'objectif fondamental de notre vie est de sauver l'âme pour l'éternité. Que celà soit le but principal de ta vie. Malheur à ceux perdent leur âme par négligence et insouciance. 

           Que le Seigneur te bénisse et t'aide!
            Ton père spirituel,

 Métropolite Philarète

 
 
 
*1 :Matthieu 12,37
*2:Genèse 3,19
Un texte publié par Pravoslavnaya Jizn n°1 (445),Janv 1987, traduit du russe par M.G.C
in : Voie orthodoxe, n°1, été 1993
 
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LA CONFESSION

Une étude de C. Lopez sur l'ouvrage du Métropolite Antoine KHRAPOVITSKY publié à Varsovie en 1928 et traduit en anglais par HOLY TRINITY MONASTERY, Jordanville, N.Y., USA,1975.

Le Métropolite Antoine, premier hiérarque de l'Eglise Russe à l'Etranger, théologien remarquable et homme d'Eglise d'une haute stature, expose en vingt-deux  chapitres et d'une manière magistrale le mystère de la confession.
Il mentionne tout d'abord la grande responsabilité et l'immense tâche du prêtre dans l'administration de la confession et indique que le prêtre doit être à même de fournir au pénitent une aide spirituelle, la confession n'étant pas une simple formalité mais un processus de cure spirituelle. Le prêtre doit donc acquérir une grande expérience spirituelle afin de pouvoir offrir son aide spirituelle.
Il demande au pasteur de se souvenir de ses propres chutes et péchés afin d'avoir vis-à-vis du pénitent des paroles pleines de compassion, essence de la grâce dans la prêtrise. Cette thérapie spirituelle est plus importante que toutes les autres tâches du prêtre. Il expose ensuite la joie qui peut naître de la régénération d'un enfant spirituel.


En montrant un amour sincère pour le pénitent, le confesseur peut changer sa vie. Il doit se battre sans cesse pour acquérir la compassion véritable. Si cela est possible, il doit s'efforcer de faire des sermons exhortant à la pénitence et à la confession - par la citation des canons par exemple et en incitant ses ouailles à lire les canons de prières  avant la communion -.
Le prêtre doit s'exercer sur sa propre âme, l'observer  et observer les autres avec amour, lire la Sainte Bible, le Synaxaire, la Philocalie des Pères Neptiques. Il doit être  absorbé par cette thérapie spirituelle, ses lectures et son expérience propre travaillant ensemble au bien commun.
L'incrédulité étant  la pire des maladies spirituelles, le Métropolite Antoine essaie d'indiquer comment "défaire", ce que l'air du temps, la philosophie ambiante, des lectures pernicieuses ont pu bâtir sur une foi faible.
Il traite aussi des doutes involontaires et des pensées blasphématoires involontaires (1) qui ne sont pas le fruit de la haine envers Dieu mais des combinaisons fortuites de mots et de sons dans l'imagination et qui ne sont pas d'après les Pères un péché (2).
Le prêtre doit aussi aider le pénitent à confesser ses péchés et quelquefois l'aider par la question : "Est-il un péché que tu ne peux te résoudre à confesser ?" Cela permet ainsi à certains péchés enfouis dans la gangue des années et de la honte de surgir et d'apporter la guérison spirituelle. Il convient pour cela qu'un grand amour et une grande sympathie ( au sens premier de souffrir avec) montre que le prêtre est au côté du pénitent, ménageant son amour-propre et le questionnant par rapport aux Dix Commandements. La compassion aidant, le pénitent voyant que le prêtre souffre avec lui et ne veut que sa guérison, le prêtre parlera de l'infinie miséricorde de Dieu l'aidant à ne pas tomber dans le désespoir.
Le confesseur devra aussi veiller à ce que le pénitent ne cède pas à la tentation de l'auto-justification et se considère comme un "juste", c'est là l'exact opposé de l'acédie ou du désespoir: le pécheur n'a pas vraiment conscience ou aucune conscience de sa faute, qu'il explique toujours sans s'impliquer. Le sentiment d'être pécheur, plutôt que celui d'être d'une grande vertu, est ce qui distingue ceux qui sont sur la voie du salut de ceux qui vont à la perdition. St Ephrem le Syrien et tous les Pères pleuraient sans discontinuer sur leurs péchés.
L'illusion spirituelle ou "prelest" est le piège par excellence des "gens pieux" qui s'imaginent être choisis par Dieu ou favorisés par Lui. Le prêtre doit s'efforcer d'ouvrir les yeux de tels aveugles spirituels. "Même les ascètes zélés dans les monastères sont quelquefois sujets à cette illusion spirituelle, mais bien sûr, les laïcs qui sont zélés dans leurs observances ascétiques extérieures en sont plus souvent les victimes. Ils s'imaginent avoir des visons divines, ou du moins des rêves inspirés par la grâce. Dans tous les événements de leur vie, ils voient des directions spéciales et intentionnelles de Dieu ou de leur Ange Gardien et puis alors, s'imaginent être élus de Dieu et quelquefois essaient de prédire l'avenir. Les Saints Pères s'armèrent toujours farouchement contre cette maladie de l'illusion spirituelle (3)."
A propos des visions, le Métropolite rappelle que les Pères discernaient celles venant de Dieu par la présence de Croix. Il mentionne aussi que les gens atteints de cette maladie spirituelle, se mettent facilement en colère lorsqu'on exprime des doutes et c'est là qu'il convient de leur indiquer que selon les Pères la colère ou l'irritation liées à la narration d'une vision sont un signe infaillible de son origine diabolique.
La colère est aussi une maladie de l'âme. Ce sont les doux qui hériteront la terre. "L'action même de la colère est une chute " dit Jésus Fils de Sirach. La colère est souvent liée à l'orgueil et à la vaine gloire. "J'ai vu dans un monastère, dit un Starets, un frère encore jeune mais renommé pour ces luttes ascétiques et pour sa gentillesse. Il fut devant mes yeux offensé et même insulté mais il resta tout le temps silencieusement calme et même l'expression de son visage ne changea pas le moins du monde. "Frère, qui t'a appris à être aussi doux, lui demandai-je ému jusqu' à la componction.
Sont-ils vraiment dignes de ma colère? répondit-il. Ce ne sont pas des hommes, ce sont seulement de beaux chiens et ils ne sont pas dignes que je sois troublé par eux. "
Alors ma joie - continua le Starets- se changea en profond chagrin  pour ce frère en péril et je m'en fus loin de lui avec horreur, priant pour lui et pour moi-même." Il est nécessaire de lutter contre l'orgueil par des actes qui lui sont opposés. Il est plus spécialement important dans ce cas de se forcer - ainsi que nous l'avons dit précédemment - à demander pardon à ceux que nous avons offensés"(4).
Le chapitre suivant traite des manquements liés au VIIème commandement. Le confesseur insistera sur les dommages causés à l'âme par la dépravation et montrera combien la fornication et l'adultère sont liés en fait à l'incrédulité bien plus qu'à une prétendue exigence impérieuse des sens.
L'ivresse, sœur de la débauche est combattue par un changement radical de vie, quelquefois par l'astreinte à un dur travail, semblable à celui que fit le Fils prodigue avant de retrouver la Maison du Père.
L'acédie est particulièrement néfaste pour l'âme quand elle rejette la consolation offerte par Dieu. Après avoir soigneusement éliminé les facteurs purement physiques qui pourraient être en cause, le confesseur s'attaquera à cet esprit de découragement et de vanité de toute chose qu'est l'acédie. Cet état vient souvent d'une passion secrète - Saul devint mélancolique parce qu'il était envieux-.
Si cette passion n'est pas découverte par le pénitent, qui confesse ne plus pouvoir prier, il faut lui conseiller de demander à Dieu aide et pardon et alors l'esprit d'acédie le quittera. Il lui sera conseillé de se tourner vers les autres avec amour et compassion, humilité et patience et par l'amour mutuel et la sympathie, il apprendra même à consoler les autres. "L'acédie est une sorte de vide ou de fanaison de l'âme et l'amour compassionné d'une âme saine, continuée en union en Dieu, peut emplir le vide de cette âme malade. Quelquefois une simple bonne parole et la promesse de prier pour la personne qui souffre inonde immédiatement son âme de joie et elle est libérée du sentiment oppressif de solitude."(5)
L'envie ou la jalousie est liée à un autre désir passionné. Un sentiment -faux- d'injustice y est lié. Le remède est dans l'application à voir dans la personne enviée ou jalousée, toutes bonnes choses et actions qui diminueront ainsi l'emprise de ce péché et en persévérant, le pénitent devra être persuadé qu'il arrivera à ne plus considérer personne comme un rival ou un ennemi.
L'amour de l'argent est un péché difficile à comprendre pour les prêtres. L'amour de l'argent est souvent combiné avec une piété extérieure liée à l'illusion spirituelle. Pour distinguer entre l'avarice-passion et le désintéressement réel, questionner sur l'honnêteté, la joie d'aider les autres que peut procurer l'argent. Rappeler aussi l'amour de l'argent de Judas.
Le Métropolite Antoine parle ensuite du combat nécessaire contre le péché et de la non moins grande nécessité d'approcher la confession dans un esprit de repentir véritable. " Le type de confession le plus indésirable est celui venant d'une personne [qui va se confesser] en se disant : "Il est impossible de vivre sans pécher. J'ai péché, et bien sûr, je pécherai encore mais il ne peut en être autrement. Pourquoi me désolerais-je des péchés que j'ai commis, lorsque je sais que demain je recommencerai à les commettre ? Je ne nie pas le sacrement de la Sainte Communion, mais je le reçois par obéissance à la doctrine chrétienne, je n'en ressens aucun effet bénéfique réel pour mon âme et je n'en ressentirai probablement jamais aucun. J'accepte que tout ce qui est taxé de péché dans l'Ecriture en soit un, je ne suis pas coupable de mensonge quand je m'accuse devant le prêtre d'être pécheur, mais je pense que si ces deux mystères - confession et communion - n'existaient pas, je ne serais ni meilleur ni pire que je ne le suis à présent, en les recevant tous les ans ou quatre fois l'an." Beaucoup de gens pensent ainsi, même s'ils n'expriment pas ouvertement une telle attitude  et la majorité d'entre eux, et plus spécialement ceux qui n'ont pas d'éducation, ne serait pas capable de le faire."(6) Le confesseur doit réveiller chez le pénitent le souci du salut de son âme et cela peut se faire en particulier si le confesseur convainc celui qui se confesse de l'importance de tout péché pour le salut de son âme.
Viennent ensuite trois chapitres consacrés aux péchés contre le prochain, contre Dieu et contre notre propre âme, mettant l'accent sur la nécessité de suivre le Sauveur et non la foule, le besoin d'une vie spirituelle pour éviter le péché. Il montre l'importance de l'assistance aux offices religieux dans l'Eglise et la nécessité de la prière personnelle chez soi. L'importance d'une vie centrée sur les offices de l'Eglise dans l'Eglise et d'une existence rythmée par le calendrier liturgique orthodoxe est évidente.
Destiné aux confesseurs, ce livre du Métropolite Antoine peut s'avérer utile à ceux qui se confessent, tant il est vrai que tous, prêtres ou laïcs se confessent et qu'il n'y a pas dans notre Eglise d'église enseignante et d'église enseignée…
" Quiconque commet un terrible péché et ne s'en repent pas devient comme Cain. Avant même qu'il ne réalise quelle chose terrible il a faite, il commence à ressentir un chagrin qu'il ne comprend tout d'abord pas, tout comme Saul. Il devient alors irritable et commence à trouver des défauts à tous ceux  autour de lui, qui lui sont chers. L'affection de ses enfants, de sa femme, de ses parents ne le rend plus heureux mais lui devient un fardeau. S'il est engagé dans une occupation élevée, socialement ou intellectuellement, cela lui semble maintenant étranger à son âme: il voudrait échapper à lui-même, mais il ne peut le faire. Il est indubitablement difficile pour lui d'être avec ceux qu'il a criminellement trompés- sa femme par exemple s'il l'a trompée, ou son employeur, s'il l'a volé. Il recherche alors la solitude ou la compagnie de gens qui n'ont rien contre les choses qui pèsent sur sa conscience. Mais en tout cas, il recherche l'oubli et il peut le trouver pour un court répit, dans l'alcoolisme, seulement pour être ensuite plus écrasé par les reproches redoublés de sa conscience et demandant l'oubli à nouveau et encore : au fond il trouve le désespoir et souvent le suicide, la destruction éternelle de son âme, après quoi, même les prières de l'Eglise sont impuissantes. Bienheureux le pécheur, horrifié à temps par sa chute, qui l'admet devant le prêtre et demande pardon à ceux envers lesquels il est coupable. Mais plus profonde aura été la chute, plus endurcie sera l'âme et plus il lui sera difficile de s'humilier et de se repentir. Si maintenant vous êtes empli de sentiments de repentance, alors vous devriez réaliser qu'à chaque fois que vous répétez ou aggravez votre péché, le sentiment de repentir devient plus faible et s'enfuit de vous comme une ombre matinale. Il n'est pas fortuit que le pécheur dans l'Eglise même s'écrie douloureusement: " Je n'ai ni les pleurs, ni la repentance, ni la componction, mais Toi, ô Dieu Sauveur, accorde-les moi! (7)" Recherche les joie spirituelles, les joies du pur amour et de la conduite de rectitude. Force-toi à faire au moins quelque action pour accomplir ce commandement; prescris-toi un labeur pour la gloire de Dieu et le salut de ton âme, alors le péché perdra continuellement son attraction pour toi et enfin (et peut-être immédiatement) te paraîtra odieux car ainsi que l'écrit l'Apôtre:" Marche selon l'Esprit, et tu n'accompliras pas les œuvres de la chair. (8) "

 Tout en prévenant ses enfants spirituels contre tout désir et toute demande à Dieu de miracles ou de visions, le prêtre doit leur rappeler que c'est devant Dieu qu'il convient de se tenir dans la prière. Et, ce qui est plus important encore, ils doivent se souvenir que si dans la prière nous levons les yeux vers Dieu, Lui le Seigneur abaisse son regard sur nous, sondant nos cœurs, lisant nos pensées et prenant soin de nos demandes et de nos paroles de louange. Cette pensée repousse toujours l'inattention et la distraction pendant qu'une personne prie. Car si une personne parlant à un Roi fait attention à chaque parole que dit le Roi et se pénètre de sa signification, se concentre, est remplie de respect, alors combien plus quiconque parle au Seigneur, sentant le regard de Celui Qui Voit Tout dirigé sur lui, sera empli d'un frisson de révérence et de sainte componction.(9)
 

                      PRIERES DE CONFESSION (10)

Prière de St Ephrem au Très Saint Esprit.
O Seigneur, Roi Céleste, Consolateur, Esprit de Vérité, aie compassion et pitié de Ton serviteur pécheur et pardonne mon indignité, et pardonne-moi aussi tous les péchés que j'ai humainement commis aujourd'hui, et non seulement humainement mais d'une manière pire que celle des bêtes - mes péchés volontaires, connus ou inconnus commis depuis ma jeunesse et ceux venant de suggestions malignes ou de mon impudence et de mon ennui. Si j'ai juré par Ton Nom ou blasphémé en pensées, si j'ai blâmé quelqu'un ou lui ai fait des reproches,  si ma colère a porté atteinte à quelqu'un, l'a calomnié ou blessé, si je me suis mis en colère à propos de quelque chose, si j'ai dit un mensonge, si j'ai dormi sans nécessité,  si un mendiant est venu vers moi et que je l'ai méprisé ou ignoré, si j'ai troublé mon frère ou  me suis disputé avec lui,  si j'ai condamné quiconque, si je me suis vanté, si j'ai été orgueilleux,  si j'ai perdu mon calme avec quiconque, si lors de la prière, mon esprit a été distrait par l'attrait de ce monde, si j'ai eu des pensées dépravées, si j'ai trop mangé ou bien bu à l'excès, ou ri d'une manière frivole, si j'ai pensé au mal, si j'ai été attiré par quelqu'un et que cela m'ait blessé dans mon cœur, si j'ai dit des choses indécentes, si je me suis moqué du péché de mon frère quand mes propres fautes sont innombrables, si j'ai été négligent dans la prière, si j'ai commis quelque tort dont je ne puis me souvenir- car j'ai commis tout cela et plus encore- aie pitié ô mon Seigneur et Créateur, de moi Ton mauvais et inutile serviteur et absous, pardonne et délivre-moi dans Ta bonté et Ton amour pour les hommes afin que sensuel, pécheur et mauvais que je suis, je puisse m'étendre pour dormir et me reposer en paix. Et je vénère, je loue et glorifie Ton Nom très honorable avec le Père et Son Fils Unique, maintenant et toujours et aux siècles des siècles. Amen!

Confession quotidienne des péchés.
Je Te confesse, mon Seigneur , Dieu et Créateur, à Toi glorifié et adoré dans la Sainte Trinité du Père, du Fils et du Saint Esprit, tous les péchés que j'ai commis tous les jours de ma vie, à toute heure, maintenant et dans le passé, jour et nuit, en pensée, parole et action, par gloutonnerie, ivresse, paroles oiseuses, acédie, indolence, contradiction, négligence, agressivité, égoïsme, avarice, vol, mensonge, malhonnêteté, curiosité, jalousie, envie, colère, ressentiment et souvenir des injustices à mon égard, haine, esprit mercenaire et aussi par tous mes sens, la vue, l'ouïe, l'odorat, le goût, le toucher, et tous les autres péchés, spirituels et corporels par lesquels je T'ai irrité, mon Dieu et Créateur, et par lesquels j'ai causé des injustices à mon prochain. Triste à cette pensée, mais déterminé au repentir, je me tiens coupable devant Toi, mon Dieu. Aide-moi seulement mon Seigneur et Dieu, je T'en prie humblement par mes larmes. Pardonne-moi mes péchés passés par Ta miséricorde et absous moi de tout ce que j'ai confessé en Ta présence car Tu es Bon et Ami de l'homme. Amen!

Notes :
1) Le chapitre porte le titre "Dukhovnaya Mnitelnost" qui pourrait être traduit par le terme de Suspicion spirituelle
2) Cf la brochure de St Dimitri de Rostov "  Pensées Blasphématoires "
3) Metropolite Antoine, op. cit. p. 44.
4) Métropolite Antoine, op. cit. , p. 57
5) Idem p. 78
6) Op. cit. p. 88
7) Grand Canon, Ode 2, Tropaire 25
8) Métropolite Antoine, Op. cit. pp. 100-101
9) Idem pp. 102-103
10) in PRAYER BOOK, HOLY TRINITY MONASTERY,
   JORDANVILLE, USA, 1979, pp.44-46 & 54-55
in : Voie orthodoxe, n°3, hiver 1994

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Saint Thaumaturge NICOLAS

Je pense qu’il est superflu de rappeler ici de quelle vénération jouit dans l’ensemble de l’Église Orthodoxe Universelle, chez tous les peuples même non chrétiens, le nom du saint thaumaturge Nicolas. Nous savons de quelle solennité l’Église glorifie les grands hiérarques de l’Église Universelle, les saints Basile le Grand, Grégoire le Théologien et Jean Chrysostome, nous savons quelle incroyable richesse spirituelle ils nous ont laissé dans leurs œuvres et l’Église jusqu’à aujourd’hui ne cesse de s’enrichir de la vérité de leur théologie, de leurs science, de l’enseignement moral découlant de leurs œuvres inspirées.

Mais notre saint Thaumaturge Nicolas n’a rien laissé de tel, nous n’avons aucune instruction particulière ou ouvrage théologique lui appartenant. Et cependant, l’Église le glorifie avec une solennité telle que l’office qui lui est consacré peut même paraître plus solennel que celui des Trois Saints Hiérarques et se rapproche plus d’un office d’une des Douze Grandes Fêtes de l’année ecclésiale. Pourquoi ? Simplement du fait qu’il a incarné par toute sa vie la vertu à laquelle le Sauveur appelait Ses disciples, et dont Il a dit que c’est par elle que le peuple saura que vous êtes Mes disciples si l’amour règne parmi vous. C’est cet amour que le grand apôtre de l’amour Jean a tant professé. Et saint Nicolas a incarné par sa vie cette vertu de l’amour comme peu d’autres saints y sont parvenus.

Certes, tous, évidemment, notamment les grands saints de l’Église Universelle dont nous venons de parler, tous ont exhalé cet amour, ont brillé de cet amour. Toutefois, ce n’est pas en vain que notre saint Nicolas était appelé parmi le peuple russe « Nicolas le Miséricordieux», «Nicolas le Charitable ». Il y avait un sagesse russe qui disait : « Tu te sens mal, tu es dans le besoin, tu as un malheur, prie donc Nicolas le Miséricordieux et il en parlera à notre Sauveur Tout-Miséricordieux ».

Le saint apôtre Jean le Théologien a tellement enseigné l’amour qu’il fut appelé « Apôtre de l’amour », et saint Nicolas qui a incarné l’amour par sa vie fut appelé « Nicolas le Miséricordieux ». Mais sachez, chers frères et sœurs, que l’amour chrétien n’est pas un amour indifférent à tous et à tout. Notre Seigneur Jésus-Christ nous a laissé cet enseignement d’amour et de pardon, disant : Si l’on te frappe sur une joue, tend l’autre joue », car par l’amour on peut immédiatement adoucir notre adversaire.

Mais lors des Conciles Œcuméniques lorsqu’il était question d’hérétiques, disait-on qu’il fallait couvrir tout le monde d’amour ? Nullement, lehérésies étaient ouvertement dénoncées par l’Église et étaient vouées à l’anathème ! Pourquoi fait-on si souvent ce reproche à l’Église Russe Hors-Frontières : vous n’avez pas d’amour, vous ne voulez pas avoir de communion avec les uns, les autres, vous ne savez pas ce qu’est l’amour ! Il y a longtemps, le sage de l’ancien testament Aristote, un éminent philosophe, avait pris ouvertement position contre son père spirituel le sage Platon, un grand maître de philosophie. Aristote était ainsi interpellé : « Comment peux-tu t’élever contre ton maître, contre Platon, tu es son disciple ? ». Ce à quoi il répondait : « Oui, Platon m’est cher, mais la vérité me l’est encore plus ».

Et bien, pour les chrétiens la vérité est ce qu’il y a de plus cher. Au nom de cette vérité, contre le mensonge, l’apôtre Pierre et tant d’autres ont élevé la voix. Au nom de la vérité contre les hérésies, contre le mensonge des hérétiques les saints Pères des Conciles Œcuméniques élevaient leurs voix, au nom de cet amour pour la vérité ils proclamaient l’anathème contre ceux qui luttaient contre cette vérité, ils les retranchaient de l’Église. Et maintenant on voudrait nous dire que tous ils sont gentils ! Mais l’amour précisément nous oblige à ne pas dire à ceux qui sont dans l’erreur qu’ils sont gentils, mais nous devons leur indiquer en quoi consiste leur erreur. Nous connaissons tous ce cas où, lors du 1-er Concile Œcuménique, entendant Arius qui blasphémait notre Seigneur et Sauveur, saint Nicolas se leva et le gifla.

Celui qui aime réellement la vérité, celui-là n’hésitera pas à dénoncer les ennemis de la vérité et jamais ne cherchera à s’entendre avec eux. S’il voit un homme dans l’erreur, par amour chrétien il cherchera à lui faire entendre raison et jamais ne le prendra par la main en disant : nous sommes un ! Et aujourd’hui, toutes ces tentations sont devant nos yeux avec l’œcuménisme qui déferle en vague de par le monde entier. Et il en est de même avec toutes les autres innovations hérétiques.

Sachons, chers frères et sœurs, nous souvenir du fait que tant l’apôtre de l’amour Jean le Théologien que saint Nicolas le Thaumaturge, tous ils nous appellent à aimer. Ils scintillaient eux-mêmes d’amour et nous appelaient à cet amour. Mais souvenez-vous toujours que l’amour pour la vérité doit être toujours prioritaire. Si un homme tombe dans l’erreur – indiquons-le lui clairement et s’il persiste ne voulant rien entendre, dénonçons-le sans la moindre crainte comme le faisaient les apôtres et tous les saints. Ce n’est qu’ainsi que la vérité doit être défendue comme il se doit. Ce n’est que là que nous serons réellement des fils de la vérité, des fils de l’amour chrétien qui fera que l’on reconnaîtra en nous d’authentiques disciples du Christ. Amen.

Saint Métropolite PHILARÈTE 

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